"Sous la surface", un film bouleversant et introspectif sur l'ultra-trail

Qu’est-ce que l’on trouve lorsque l’on gratte « Sous la surface » ? Bien souvent : la vérité. Les émotions vraies et les motivations profondes. Ce film éponyme en est la preuve. Un chef d’œuvre de documentaire au plus proche des joies, doutes et apprentissages de Thibaut Baronian, l’un des meilleurs athlètes du monde, dans sa transition du trail vers l’ultra-trail. Plus qu’une immersion, ce film raconte une introspection. La promesse d’un plongeon dans la démarche de performance d’un champion qui se met en danger et ose ouvrir un nouveau chapitre, loin de sa zone de confort. Pourquoi cette envie irrépressible d’aller explorer l’ultra-trail ? Comment s’adapter en tout que coureur – d’un point de vue de l’entraînement, de la nutrition et de la stratégie – mais aussi en tant qu’Homme – en termes de philosophie de vie ? C’est dans la distance et non plus la vitesse que Thibaut Baronian va chercher ses réponses. Avec une course en guise de point d’orgue : le mythe de la discipline, l’UTMB.
Pour savoir ce qui se cache « Sous la surface », nous avons posé sept questions à Simon Dugué, réalisateur du film et étoile montante du documentaire sportif.
« La promesse d’un plongeon dans la démarche de performance d’un champion qui se met en danger et ose ouvrir un nouveau chapitre, loin de sa zone de confort. »
Simon Dugué : L’initiative émane de Thibaut. Il se situait à un moment de sa carrière où il souhaitait faire un point, prendre du recul sur ce qu’il avait envie de donner et transmettre, s’interroger sur la trace qu’il voulait laisser. Cette phase de transition du trail vers l’ultra-trail – après 10 ans à performer sur les plus grandes épreuves du format court, comme Sierre-Zinal ou Zegama – apparaissait comme l’instant idéal pour mener cette introspection. Ouvrir un nouveau chapitre est, à mon sens, une belle opportunité de poser une marque et, donc, de faire un film. Avec Thib, nous sommes proches. Il m’en a parlé, nous étions alignés et l’aventure s’est engagée très naturellement. Structurer le récit autour des trois objectifs de course majeurs qui émaillaient sa saison – la Transvulcania, le 90 km du Mont-Blanc et l’UTMB – nous a rapidement séduit et convaincu. Axel Kowalczyk, marketing & communication manager chez Sidas, nous a instantanément accordé sa confiance et apporté des idées créatives hyper éclairées sur le projet. En quelques semaines, « Sous la surface » était né.
Simon Dugué : Le processus qui m’amène à trouver un titre pour un film s’avère, chez moi, très variable. Cela peut venir spontanément, dès l’amorce du projet. Ou plus tard. À l’issue d’un moment fort partagé ou d’une phrase balancée à la volée durant le tournage. Dans ce cas précis, il s’agit d’une évidence qui s’est imposée pendant le montage, à l’heure d’agréger tout cette matière qui logeait dans mes cartes mémoires. Tout au long du documentaire, Thibaut se livre, d’où l’idée de ponctuer la narration de vocaux très immersifs qui permettent à l’athlète de se confier, de se livrer, sans filtre. À travers cette introspection, Thib est allé creuser sous la première couche, au-delà du vernis. Il a dicté le tempo. Il nous a offert un plongeon vers la strate d’en-dessous, là où affleure le vrai, là où s’enracinent les motivations et les émotions profondes. Cela aboutit à des séquences très puissantes.
« À travers cette introspection, Thib est allé creuser sous la première couche, au-delà du vernis. »
Simon Dugué : Je trouve ce film émouvant au sens où Thibaut accepte de se livrer sur des périodes complexes et sentiments difficiles qu’il a pu traverser ou ressentir. Il a réussi à mettre des mots sur des choses pas forcément faciles, avec pudeur, dignité et transparence. Il s’est notamment confié sur sa vie sentimentale. Un sujet dont on parle peu mais qui touche beaucoup de monde. Il a assumé sa part de vulnérabilité et témoigné de l’impact de ces turpitudes sur la performance d’un athlète de haut-niveau. Il a aussi assumé faire des choix, avec lesquels il est hyper aligné. Il a pris des décisions fortes, dont certaines ne sont pas payantes pour l’instant, néanmoins Thib demeure confiant : il ne se dit pas avoir fait le mauvais choix, il a la conviction que cela prend juste plus de temps que prévu à se mettre en place. J’aimerais que les spectateurs s’imprègnent de cette indulgence teintée de patience. Si c’est le cas, alors je serais comblé en tant que réalisateur.
« J’aimerais que les spectateurs s’imprègnent de cette indulgence teintée de patience. »
Simon Dugué : Je ne saurais identifier précisément l’acte fondateur de notre amitié, mais le fait est, qu’avec Thib, on partage une forme d’émotivité. Nous sommes différents à bien des égards, mais cette sensibilité nous rapproche énormément. Thibaut l’exprime plus facilement que moi, il peut paraître plus jovial de l’extérieur, mais au final nous sommes tous les deux des personnes émotives. C’est la raison pour laquelle, je crois, on se comprend et on s’entend si bien. Ceci donne lieu à des moments partagés très qualitatifs, très vrais. Cette complicité est à la fois un avantage et un inconvénient dans le cadre de la réalisation d’un film. En effet, elle me permet d’accéder à l’intimité de Thib de façon très naturelle, mais elle peut en même temps générer une forme d’auto-censure que n’aurait pas eu l’athlète s’il collaborait avec un vidéaste qu’il ne connait pas, ou moins, sans peur d’être jugé.
« Je ne saurais identifier précisément l’acte fondateur de notre amitié, mais le fait est, qu’avec Thib, on partage une forme d’émotivité. »
J’ai la chance d’arriver à tisser des relations privilégiées avec les athlètes que je côtoie dans le cadre de mon métier. Et Monsieur Baronian est définitivement un animal à part. Je dis cela avec beaucoup d’affection. Thibaut est très atypique dans sa façon de voir sa vie et le sport. Il est animé d’un irrépressible besoin de mouvement. Il ne peut pas rester trop longtemps au même endroit. Bouger est inscrit dans sa nature profonde. Il a un talent phénoménal pour courir, grimper, crapahuter et descendre ; mais je dirais qu’il doit encore développer cette stabilité émotionnelle et cette patience qui caractérisent les ultra-traileuses et ultra-traileurs ayant marqué l’Histoire : Courtney Dauwalter, Kilian Jornet, François D’Haene, Xavier Thévenard... Est-ce que c’est rédhibitoire ? Non, je ne pense pas ! Au contraire, ça rend le challenge d’autant plus beau.
« J’ai la chance d’arriver à tisser des relations privilégiées avec les athlètes que je côtoie dans le cadre de mon métier. Et Monsieur Baronian est définitivement un animal à part. »
Évidemment, la conclusion du film se veut assez intense puisque Thibaut délivre le spectateur. Il lui donne les dernières clés de lecture manquantes pour une parfaite compréhension de cette phase de transition. En revanche, personnellement, un autre moment m’a percuté. Lors d’une interview, Thib a questionné l’adage qui affirme que l’important ce n’est pas la destination, mais le voyage. De son point de vue, l’important, ce n’est ni la destination, ni le voyage : l’important, c’est la compagnie ! J’ai trouvé cette formule implacable. Elle m’a percuté car elle me parle : Thib, comme moi, est un être de contraste. C’est un solitaire qui, paradoxalement, donne énormément d’amour et exprime le besoin fondamental d’être entouré.
« De son point de vue, l’important, ce n’est ni la destination, ni le voyage : l’important, c’est la compagnie ! »
Thib répondra mieux que moi sur l’aspect purement produits, puisque j’imagine que les semelles et les chaussettes lui ont permis d’allonger la distance de course avec confort et sérénité. De mon côté, je souhaite m’arrêter sur la liberté qui nous a été accordée. Non pas la liberté qui sous-entend que l’on fait ce que l’on veut, la liberté qui s’avance comme le témoin d’une grande confiance. Nous nous sommes sentis écoutés et compris. L’approche très humaine et les propositions créatives amenées par les équipes de la marque ont eu un impact véritable et positif sur le film. Bénéficier d’épaules solides sur lesquelles t’appuyer lorsque tu vas au-devant d’une aventure aussi longue et périlleuse qu’est la réalisation d’un film de trail se révèle être une chance inestimable.
Quels sont les produits utilisés par Thibaut Baronian dans sa démarche de performance en ultra-trail ?
Les semelles 3D Trail+, une innovation codéveloppée avec le Team Salomon. Cette semelle de trail running a été conçue afin d’offrir plus de confort longue durée, de dynamisme et de précision à vos pieds à travers un produit léger et durable.
Les chaussettes de trail running T-Free®. Une chaussette de trail et d’ultra-trail fine, technique et protectrice qui promet de libérer votre gros orteil pour plus de confort et de stabilité sur les chemins.
Découvrez le film "Sous la surface" ci-dessous :